Exposition de Ricardo Casal à l'ambassade de France

Les défis de l’artiste nomade

Dans ses tribulations, l’artiste nomade doit faire face a plusieurs difficultés : le climat, le matériel et les habitudes locales. Voyons d’abord le climat. Le procédé de siccativité de l’huile est soumis à trois phénomènes naturels : la température ambiante, l’ensoleillement et le degré d’humidité de l’air. Le matériel ensuite. Malgré la globalisation, les produits (canevas et pigments, les huiles, les essences et les médiums) sont difficiles à trouver.

Les habitudes locales enfin. Il faut entendre par habitudes locales «-les habitudes des procédés de travail », et ici, la difficulté consiste à s’accorder avec les comportements autochtones. Il faut donc changer ses habitudes de travail. Sans un indispensable talent d’adaptation, de patience et de détermination, l’artiste nomade ne trouvera aucun produit, ne produira rien, ou produira mal.

 

 

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Une facture qui change

Si l'on prend en considération les données premièrement exposées on comprend que la facture d’une œuvre (facture = manière dont une œuvre d'art est composée sur le plan technique) ne peut pas être la même d’un pays à l’autre. Qu'elle soit produite dans un pays développé ou émergeant, la facture change.

A Cuba par exemple, il y a peu, les artistes peintres n’avaient que du kérosène pour diluer leurs produits. Qu’en est-il au Cambodge ? Les produits proviennent principalement de Chine. Cependant, on ne trouve aucune boutique spécialisée dans la vente de matériel artistique. Donc, très peu de choix : une huile, mais pas deux. Aucun canevas de bonne qualité. Il faut faire fabriquer ses châssis. Les médiums et les additifs sont absents. De plus, les produits nécessaires sont dispersés d’une boutique à l’autre et aux antipodes de la ville.

Heureusement, il y a des avantages à produire au Cambodge. D’abord, les produits sont beaucoup plus abordables ici qu’en France. Le quotidien également, et le budget consacré aux achats est un aspect capital aussitôt que le besoin de gaspiller de la matière se présente.

Un autre avantage, des entreprises installées au Cambodge ont compris ces nécessités et viennent soutenir quelques artistes dont Ricardo Casal. Merci à Phocea Mekong Cruises.

 

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Photo sponsor bateau

Un soutien à la production ! Seule raison ?

La parole est à Phocea Mekong Cuises :

« Historiquement, le Vatican, les royautés, les industriels ont soutenus la production artistique . C’est un fait. En plus de l’intérêt que nous portons personnellement à l’art, nous savons aussi que cet intérêt est universel. Il s’exprime partout et depuis toujours. Aider les artistes à produire, mais aussi les aider à organiser leur exposition est tout à fait naturel. C’est un échange. En se rendant visible, ils nous rendent visible. En quelques mots, nous sommes ensemble dans ce parcours. Le succès se partage ».

Photo bateau Phocea Mekong Cuises

www.phoceamekong.com

 

 

Photo ricardo

 

Biographie

Ricardo Casal est un artiste Espagnol né en France à la suite de la migration de sa famille à la fin des années 50. Un vif intérêt le pousse très tôt à intégrer les cours amateurs de l’école de Beaux Arts voisine. C’est là qu’il découvre que l’art marquera sa vie. Au cours des années 70, il fait ces premiers pas dans la peinture et la photographie. Dans les années 80, à Paris, il est engagé comme directeur artistique et travaille pour quelque unes des plus grandes agences de publicité. Sa pratique de l’écrit, qui ne l’a jamais quittée, le mène à écrire et réaliser quelques films pour de grands groupes industriels. Les années 90 lui ouvriront les portes de la fiction télévisuelle.

Cependant, dans les années 2000, le suicide de son frère aînéle ramener vers ses premiers amours : l’art.

Son admiration des grands maîtres classiques le pousse à finir un apprentissage qu’il juge inachevé. Il se lance alors dans l’étude des procédés et techniques picturales du XVème jusqu’au XVIIIème siècle. La consécration de ses recherches trouve son accomplissement dans un exercice de style au Musée du Louvre en copiant un détail de L’Immaculée Conception de Crespi. Il ouvre ensuite un atelier d’art a Montmartre mais les loyers sont trop élevés et il doit se résigner à abandonner ce projet. C’est alors que le téléphone sonne….

En 2011, à la suite d’une commande de portrait, il fait ses premiers pas en Thaïlande où il reste une année parce que la vie est plus facile et les opportunités d’expositions plus abordables.

Toutefois, c’est au Cambodge où des amis l’accueillent qu’il s’installe durablement. L’Université Royale des Beaux Arts de Phnom Penh lui offre la possibilité d’ouvrir un atelier au sein de l’école, ce qu’il fait. L’exposition 90 Figures Khmères, en hommage à son Excellence le roi Norodom Sihanouk sera l’aboutissement de cette première expérience au Cambodge. Ensuite, d’autres expositions suivront. Sofitel, Bophana Center, Ambassade de France.

www.ricardo-casal.com

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