Coronavirus : savoir raison garder

CoronavirusCP : Giralt

Panique chez les journalistes et les éditorialistes ! Depuis quelques semaines, nous avons le droit à un flot incessant d’articles tous plus horribles les uns que les autres à faire frémir n’importe quelle de nos ménagères de plus de 50 ans. Quel en est donc le sujet ? Un virus. Zut alors..., nous allons tous mourir !? Si nous pouvons raisonnablement dire que nous allons tous trépasser un jour, il est pas sûr que la cause en soit ce virus.

 

Quel est le nom de cet un agent infectieux nécessitant un hôte : coronavirus de Wuhan. Le virus à été découvert pour la première fois en décembre 2019 dans la ville de Wuhan en Chine. Le premier foyer aurait été identifié sur un des marché aux fruits de mer de Wuhan. Réputé pour vendre des poissons, des fruits de mer mais aussi des animaux sauvages tous plus étranges les uns que les autres (rats, renards, blaireaux…), il semblerait que les premiers indices amènent les autorités chinoises à penser que les chauve-souris ou les serpents seraient impliqués.

 

Faut-il savoir raison garder ? Aristote dirait oui. Dans cette panique généralisée apprenons donc à maîtriser nos peurs au travers de ce puissant outil : la raison. A l’heure où l’article est écrit, il a été répertorié 2744 cas de personnes contaminées pour 80 morts en l’espace d’environ 6 semaines. Le premier réflexe est donc de connaître le taux de mortalité du dit virus : 2,92 %.

 

Que peut-on honnêtement faire de ce chiffre ? Tout simplement le comparer aux derniers virus en date.

  • SRAS : découvert pour la première fois en novembre 2002, il fera 8346 personnes contaminées pour 646 morts au 7 mai 2003, soit un taux de mortalité de 9,68 %, il finira en juillet de la même année à 774 morts*,

  • MERS : découvert en 2012 : il fera 1293 personnes contaminées et 458 morts, soit un taux de mortalité de 35,4 %*!

Ces deux virus auxquels vient se rajouter le cas de Wuhan font partis de la même famille coronavirus. On peut rajouter à cette famille 4 autres souches, beaucoup moins virulentes qui se rapprochent plus des symptômes du rhume qu’autre chose.

Prenons maintenant le virus d’une autre famille encore plus dévastateur, la grippe A (H5N1) découverte en 2003, elle fera jusqu’en juin 2011, 562 personnes contaminées pour 329 morts soit une taux de 58,5 %*!

 

On peut donc en conclure que ce nouveau virus est moins dangereux que les précédents en terme de mortalité. Reste donc à savoir, au travers de notre raison, s’il se diffuse plus rapidement. Certains experts nous disent que le virus serait plus virulent en terme de propagation. Si nous prenons les statistiques du SRAS, 8346 cas entre novembre 2002 et le 7 mai 2003 (soit environ 6 mois), on peut facilement en déduire que son taux de propagation mensuel est légèrement supérieur, soit 1391 cas contre 1829. Cette différence n’est pas aussi significative, sachant que nous sommes au début et que la décision de confinement a été prise très tôt.

 

Positivons ! Les expériences précédentes, on fait comprendre à la Chine en particulier et à l’Asie en général, l’importance de la prise en charge des patients et la nécessité de créer le plus rapidement possible une zone de confinement. On peut critiquer le pays sur beaucoup de chose en revanche, on ne peut strictement rien dire sur la rapidité avec laquelle ils ont pris la décision de confinement. Objectivement, six semaines est un délai relativement cours entre la détection du premier cas, les premières analyses du virus, la mise en place d’une veille, la détection des cas suivants et la recherche de la source. Sur le plan épidémiologie, ce virus sera probablement un cas d’école en terme de rapidité de décision.

 

Le réflexion nous amène aussi à nous interroger sur la typologie des personnes infectées qui succombent à ce virus. La réponse est très simple, elle provient du corps médical, les plus fragiles, ceux qui ont un système immunitaire faible, les populations à risque comme les personnes âgées ou les fumeurs dans le cas de pneumonies.

 

Alors oui, il est nécessaire de mettre en place pour chaque pays concerné une veille sanitaire auprès des professionnels de la santé, un dispositif de contrôle et de prise en charge. En revanche, il semble complètement aberrant de faire paniquer des populations entières en parlant de pandémie mondiale en sous-entendant une catastrophe planétaire. Pour simple information, la grippe tue en moyenne entre 10,000 et 15,000 personnes par an en France.

 

A l’heure actuelle, un seul cas aurait été identifié au Cambodge, il concerne un chinois découvert à Sihanoukville et en provenance de Wuhan. Ce dernier a été immédiatement prise en charge par les services hospitaliers.

 

* (source Wikipedia)

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